David Allais, 35 ans, est le dénominateur commun de tous ceux qui sont passés par la CAC. Candidats, élèves, intervenants réguliers ou de passage, tous ont côtoyé David, qui coordonne les activités de l’association. Fort de son expérience au Liban, où il occupait le même type de poste, il a vite trouvé sa place au sein de l’association qu’il a rejoint courant 2007. Il ne l’a plus quittée depuis. Rencontre avec celui qui pilote l’association avec “tact, persévérance et plaisir”.
Qu’est-ce-que La Chance aux concours ?
C’est une association qui travaille pour la diversité dans les médias en accompagnant des étudiants boursiers vers le métier de journaliste. Elle est composée d’environ 150 bénévoles qui viennent de tous les médias, du pigiste au rédacteur en chef.
Quel est votre rôle au sein de l’association ?
Je coordonne les activités de l’association. J’occupe un poste salarié, mais c’est avant tout le travail des bénévoles qui fait vivre l’association. Je les accompagne pour que tout se passe bien et notamment en ce qui concerne l’encadrement et la logistique. Concrètement, j’ai un ou deux échanges quotidiens avec des bénévoles afin de les informer sur le fonctionnement de La Chance aux concours et de préparer les cours. Je m’occupe également du travail administratif et de la communication avec les différents membres du bureau.
Qu’appréciez-vous dans ce travail ?
J’apprécie de travailler avec les étudiants, d’interagir avec eux, de parler de leur article : leur donner des conseils pour leur accroche, le chapô ou bien encore leur CV et leur lettre de motivation… Il faut aussi “savoir les engueuler”, tout est question d’équilibre ! Avec les intervenants bénévoles, c’est encore un rapport différent. C’est un mode de fonctionnement particulier, qui demande beaucoup de persévérance et de tact, car il n’y a aucun rapport hiérarchique entre nous. Et surtout, on ne demande pas à un bénévole de faire ce qu’il n’a pas envie de faire. Il faut chercher jusqu’à trouver LA personne motivée.
Comment êtes-vous entré à La Chance aux concours ?
C’est un voisin, Victor Dixmier (journaliste à Paris.fr ndlr), qui m’en a parlé. Il m’a dit: “J’ai déjà fait la même chose au Caire, et toi au Liban”. J’ai alors décidé de contacter l’actuelle présidente de l’association, Baya Bellanger (journaliste au sein de l’agence Elle est pas belle la vie !). Je suis arrivé au cours de la première année en tant qu’intervenant. L’année suivante, j’ai commencé à coordonner les actions de l’association. Cela fait maintenant quatre ans.
Qu’est-ce-qui est le plus difficile à organiser ?
Les oraux de sélection sont l’étape la plus difficile à organiser d’un point de vue logistique. En 2008, alors que j’étais encore bénévole, j’ai dû prendre une semaine de congé pour pouvoir m’y consacrer à temps plein. Ces oraux se déroulent sur 4 jours, au cours desquels une trentaine de bénévoles, répartis en 15 à 20 jurys font passer des entretiens à une centaine de candidats.
Etes-vous satisfait de votre bilan ?
Oui. En 2010, l’association a changé d’échelle. Au début, c’était un collectif de bénévoles qui se répartissaient les tâches. Avec la création d’un poste de salarié début 2011, l’efficacité de la préparation a augmenté. Aujourd’hui, la formation s’étale sur huit mois. La promo 2011 comptait 24 étudiants répartis en deux groupes, contre une quinzaine les années précédentes. Elle a été la première à expérimenter le nouveau format . Et cela a plutôt bien fonctionné : 16 étudiants ont intégré une école !
Quels sont les projets de la Chance aux concours ?
L’association espère se développer en région. A l’heure actuelle, nous n’avons pas de modèle, donc plusieurs choix s’offrent à nous. Si un étudiant nous contacte directement, on verra si on peut développer un tutorat avec un journaliste présent dans sa région. Pour fonctionner, une antenne de la CAC en province aurait besoin d’une équipe fixe de 5 ou 6 intervenants. Donc on essaie aussi de se rapprocher d’autres assos, comme celle de Dominique Gerbaud (président de Reporters sans frontière) à Tours. Nous n’avons pas de logique privative, l’idée est de partager nos savoir-faire et d’en faire profiter les étudiants. Donc si des journalistes professionnels souhaitent s’investir, qu’ils n’hésitent pas à se rapprocher de nous !
Propos recueillis par Gokan Günes et Gaëtane Rohr