Un CDI à 23 ans ! Ex-étudiante à La Chance et diplômée du CFJ l’année dernière, Paméla Rougerie a rejoint la rédaction de Vraiment. Un nouvel hebdomadaire « qui prend le temps de comprendre son époque », dit-elle.
Paméla a passé son enfance et son adolescence à Coussac-Bonneval, commune de 1300 habitants, dans le Limousin, où son père est agriculteur. Après un Bac littéraire, elle poursuit des études de lettres et commence déjà à concrétiser son projet professionnel en effectuant plusieurs stages en presse locale.
Elle découvre La Chance en cherchant sur Internet comment se préparer aux concours des écoles de journalisme, et en consultant des articles qui évoquent des prépas privées et gratuites. A l’automne 2014, elle rejoint la promo des 24 étudiants à Paris, avec Zahra, Diane, Valentin …
La Chance, une formidable transition
Grâce à ces huit mois de formation, la transition vers l’école de journalisme et le monde professionnel s’est faite beaucoup plus facilement. La Chance lui permet de se préparer au mieux, d’apprendre les techniques de travail et de mieux comprendre ce qui est attendu d’un journaliste. A la fin de l’année elle est admise au CFJ, où elle commence sa scolarité à la rentrée 2015.
Un article remarquable et … remarqué
Au cours de son stage de fin d’études, effectué au sein du bureau parisien du New York Times auprès d’Alissa Rubin, Paméla signe une enquête remarquable sur l’épidémie de suicides qui ronge le monde agricole français. Son « papier » explique sans fard les problématiques des agriculteurs et de ceux qui cherchent à les aider : l’isolement, la pression financière, le poids des traditions, mais aussi la difficulté à approcher ce public peu enclin à parler de ses difficultés.
L’article est diffusé sur les réseaux sociaux et Paméla reçoit nombre de messages de félicitations, dont celui de Jules Lavie, journaliste à France Info. Celui-ci lui explique son projet : la création de Vraiment, hebdomadaire papier d’un nouveau genre, qui « ne traitera pas de l’actu chaude mais rendra compte des transformations de son époque ». Dès lors, tout s’enchaîne très vite. Dès octobre 2017, ils commencent les réunions de préparation. Paméla est engagée en CDI, à la rédaction de Vraiment depuis le mois de novembre.
Un premier poste Vraiment passionnant
La naissance d’un nouveau média est une aventure excitante, et même si le marché est difficile, Jules Lavie, Julien Mendez et Julie Morel, co-fondateurs de Vraiment, veulent croire à un printemps des médias. Quelques semaines auparavant, Ebdo ouvrait la voie avec un format très différent et, si ce dernier vient de s’éteindre, Vraiment publie ces jours-ci son septième numéro.
L’équipe de Vraiment prend les décisions de manière collégiale, les rédacteurs proposent les sujets et les formats. Paméla apprécie tout particulièrement d’avoir du temps. Pour le premier numéro, elle est en charge d’une double page sur l’environnement « Et si vous rouliez plus propre ? ». Alors que dans un « média normal » elle aurait disposé d’une ou deux journées pour traiter le sujet, Paméla peut y consacrer dix jours et interroge tous les acteurs ; les membres de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) mais aussi la Confédération générale des planteurs de betterave et les écologistes réticents. Grâce à un savant mélange de terrain, d’analyse et expertise, Vraiment veut « donner à lire des points de vue différents, voire opposés ». Paméla prend aussi le temps de travailler avec l’illustrateur Jeremy Perrodeau. Le design de la double page est léché, l’article est aussi complet qu’élégant.
Si ses origines rurales influent sur son travail – Paméla propose régulièrement des sujets liés aux enjeux hors de Paris – sa curiosité est sans limites. La journaliste, elle-même plus jeune que la cible visée par l’hebdomadaire (30-40 ans), prépare un dossier sur la vieillesse, « parce que nous allons tous vieillir un jour ».
Photo : Dmitry Kostyukov – Vraiment