Le choix des étudiants retenus pour suivre la préparation dispensée par La Chance aux concours s’effectue lors d’un entretien d’une trentaine de minutes. Cette année, l’association a décidé d’élargir le nombre de places à 24.
Chaque année, le rituel se répète, inchangé. Une centaine d’étudiants boursiers patientent, anxieux, avant de se présenter devant un jury de deux ou trois personnes. À la clé : bénéficier de la préparation aux examens d’entrée des écoles de journalisme dispensée par la Chance aux concours. Tous les étudiants franciliens remplissant les conditions fixées par les écoles pour leur concours peuvent passer les oraux de La Chance aux concours. Le choix est souvent difficile : l’association souhaite aider le plus de personnes possible, mais doit tenir compte de ses capacités d’encadrement et du temps dont dispose ses bénévoles.
Journaliste au Nouvel Observateur, Gurvan Le Guellec fait passer des entretiens d’admission depuis plusieurs années. Ce qu’il cherche avant tout chez un candidat, c’est la motivation, « l’envie de faire ce métier, la curiosité ». Pas la peine d’être un élève modèle, les jurés veulent des futurs journalistes « qui ne sont pas dans une approche scolaire ». L’oral « ne se bachote pas », insiste Gurvan Le Guellec. En revanche, le suivi de l’actualité récente est systématiquement évalué.
Ce qui intéresse les jurés de La Chance est avant tout le projet professionnel du candidat. Avoir effectué des stages peut être un atout, comme en témoigne Emilie Cochaud, de la promotion 2011, qui avait travaillé au Parisien et à La Croix avant de passer les oraux. Mais il s’agit également de se démarquer en faisant preuve « de personnalité, d’humour ». Elle se souvient que l’article qu’elle a présenté portait sur un sujet « décalé », « assez marrant » même. Par contre, La Chance aux concours ne recherche pas forcément des profils « parfaits », ayant déjà un pied dans le journalisme et très confiants : le but de l’association est d’aider les étudiants à construire et à réaliser leur projet professionnel.
Le niveau en langues étrangères est également évalué. Taimaz Szirniks, étudiant de La Chance aux concours en 2011, se rappelle de la « panique absolue » qu’il a ressentie lorsqu’il lui a fallu parler en allemand puis en anglais. Mais l’évaluation des candidats ne s’arrête pas à ce critère. Si Priscilla Abiker, de la même année, a jugé sa performance dans la langue de Shakespeare « catastrophique », elle s’est rattrapée en mettant en avant sa « rigueur » et sa capacité de travail, « quitte à sacrifier les week-ends ». Les jurés sont là pour faire connaissance avec les candidats et permettre à chacun d’exprimer ses qualités, mais aussi ses difficultés. Le but est d’aider tous les étudiants à progresser dans leur parcours d’étude. D’ailleurs, toutes les personnes non retenues reçoivent un compte-rendu personnalisé sur leur entretien et peuvent, s’ils le souhaitent, en discuter plus longuement avec un membre du jury qui les a évalués.