Le projet, né en 2013, est devenu un véritable média en 2016. Trois années durant lesquelles Louise a douté. Du milieu, surtout. « J’avais eu des expériences professionnelles ; à la sortie de l’école, j’ai été pigiste pour Europe 1. Mais cela n’a pas duré très longtemps, j’étais dégouté des médias », souffle la jeune femme de 27 ans. « J’ai fait un break d’un an durant lequel j’ai fait le tour du monde. Je doutais de la pertinence des médias, je ne trouvais pas de sens dans ce qu’on m’a demandé de faire. Cela engendrait frustration et insatisfaction ».
Sans A_ cherche à avoir un « impact social », ce que Louise attendait d’un média depuis le début. Elle souhaite encourager les gens à renouer avec l’action citoyenne, avec un journaliste qui redevient médiateur. « C’est l’application concrète de ce que doit être le journalisme selon moi », explique Louise.
Faire entendre les minorités et les exclus tout en essayant de faire bouger les lignes présente une forme de continuité avec La Chance aux concours : « C’est un peu tiré par les cheveux mais ça a du sens. La Cac combat les exclusions. Je sais ce que c’est de ne pas se sentir légitime. La Cac m’a mis le pied à l’étrier pour faire le journalisme humain que je voulais faire ».
Aujourd’hui, elle aimerait rendre à sa prépa chérie un peu de ce qu’elle a pu lui donner. Mais le temps et les moyens manquent encore. « Je propose mon aide avec plaisir ! Animer des ateliers, par exemple, pour rester positif. Montrer aux étudiants qu’on peut faire du journaliste indépendant ». Elle leur propose d’ailleurs parfois de rejoindre les rangs de Sans A_ le temps d’un stage.
Fréderic Scarbonchi